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29 novembre 2005

texte révolte copernic

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De : guy.rougerie <guy.rougerie@wanadoo.fr>
Envoyé : samedi 26 novembre 2005 08:16:36
À : "attac 16" <attac16@yahoogroupes.fr>
Objet : [attac16] Révolte quartiers defavorisés - Copernic
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=====================================================
> Les significations de la révolte
> des jeunes des quartiers défavorisés
> -----------------------------------------------------
> par le groupe Copernic
> "Territoires et nouvelles formes de contrôle social"
> composé d'un collectif d'élus, de professionnels,
> de responsables associatifs et de chercheurs.
> ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~
> Copernic flash nov 2005
> =====================================================
>
>
> Depuis une quinzaine d'années, les quartiers d'habitat social ont fait
> l'objet
> de violences urbaines : Vaulx-en-Velin, Strasbourg..... Le terme
> "violences
> urbaines", inventé en particulier par les médias dans les années 90, est
> une
> référence forte des politiques de sécurité. Aujourd'hui, les actes de
> violence
> immédiate, d'incendies de voitures et de bâtiments publics ont été d'une
> ampleur sans précédent dans un nombre important de quartiers d'habitat
> social.
>
> Nous proposons dans ce texte d'analyser sommairement les significations
> socio-politiques de ces violences : quels sens ont-elles pour ceux qui les
> commettent, même s'ils n'ont pas les mots pour le dire ? Comment
> réfléchir,
> dans un dialogue politique, avec ceux qui habitent dans les mêmes
> endroits, qui
> ont vécu ces incidents et ont eu peur ? Les personnes les plus confrontées
> à la
> précarité et aux effets des politiques libérales sont les premières aux
> prises
> avec ces incidents. Le dialogue avec elles est essentiel pour éviter des
> dérives racistes, de refus de l'autre, de négation des problèmes de cette
> jeunesse qui se révolte et de leurs parents.
>
> Ce texte est rédigé par des élus, des professionnels, des responsables
> associatifs, des chercheurs qui sont impliqués avec l'ensemble des
> personnes
> qui vivent dans ces quartiers de plus en plus ségrégés et stigmatisés. Le
> travail quotidien montre un autre visage que celui véhiculé par la
> télévision :
> celui de personnes qui vivent et se débrouillent des difficultés
> auxquelles
> elles sont confrontées, qui inventent de nouvelles solidarités, qui
> affirment
> qu'elles vivent ici depuis de nombreuses générations et sont, pour la
> plupart,
> françaises.
>
> _______________________________________________________________
> 1. Des violences urbaines
>   à la révolte des jeunes des quartiers défavorisés
> ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~
>
> ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~
> 1.1. Pourquoi les prises de position du ministre de l'Intérieur
> par rapport aux jeunes et aux policiers
> sont à la fois une provocation et un projet politique ?
> ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~
>
> En désignant les jeunes de "racaille" et de "gangrène", en menaçant de
> nettoyer
> les cité au Karcher, le ministre de l'Intérieur n'a pas tenu son rôle
> d'autorité. En utilisant ces termes qui, prononcés par lui, ont valeur
> d'insultes, il a posé des actes de violence et a encouragé la violence et
> le
> racisme au sein de la police. Tenir une police démocratique est un enjeu
> central et difficile, car la tâche même des policiers qui est d'utiliser
> la
> force en référence à la Loi et au statut qui lui est confié, confronte
> chaque
> policier à ses propres limites.
>
> Dès son arrivée en 2002, M. Sarkozy a supprimé la police de proximité. Il
> a mis
> fin aux travaux engagés depuis environ 6 ans en référence à ceux de la
> police
> canadienne, afin de créer des capacités dissuasives au sein de la police
> par
> rapport aux traitements des violences quotidiennes. La suppression de ces
> travaux a encouragé la police à se réorienter vers un mode d'affrontement
> direct par un renforcement du quadrillage du territoire. L'armement des
> policiers par le flash-ball est significatif de ce changement. Plusieurs
> fois,
> au cours des dernières années, le Ministre de l'Intérieur a encouragé des
> policiers à réagir par la force et par la confrontation directe. Ces
> derniers
> mois, toutes les observations montrent que les policiers avaient toute
> latitude
> pour adopter des conduites qui vont au-delà des normes de leur métier. Si
> les
> premières campagnes sécuritaires ont été menées dès 1996 par des
> gouvernements
> socialistes, M. Sarkozy a dépassé sciemment les limites de sa mission.
> Cela ne
> relève pas d'une réaction impulsive mais d'un projet politique. L'absence
> de
> respect des droits et des limites de la Loi contribue à développer la peur
> et
> autorise la construction de modes d'intervention de plus en plus
> sécuritaires.
> Les modifications des lois en témoignent, ainsi que les projets de
> construction
> de prisons pour les jeunes mineurs. Ces dernières semaines, le Ministre de
> l'Intérieur n'a pas tenu son rôle d'autorité. Aussi chaque policier a t-il
> représenté pour les jeunes le ministre de l'Intérieur " en direct ".
>
> L'intervention d'élus, de professionnels, d'adultes hommes et femmes et de
> jeunes a permis de limiter cet embrasement. Présents dans les quartiers,
> sur
> les lieux mêmes, durant plusieurs nuits, ils ont mené un dialogue et un
> travail
> pour rassurer la population. Celui-ci a limité les violences contre les
> personnes elles-mêmes -il n'y a heureusement pas eu de mort- et les
> bâtiments
> publics (écoles, gymnases..., mais aussi commissariats de police). Parfois
> le
> dialogue avec les policiers a été aussi important qu'avec les jeunes pour
> limiter la violence et calmer les tensions. Ces personnes ont joué un rôle
> de
> médiateur. Leur refus des violences immédiates ne signifie pas
> qu'elles-mêmes
> ne soient pas révoltées par les situations actuelles et par les politiques
> menées. L'implication de l'ensemble de ces personnes lors de ces journées
> a,
> dans nombre de sites, renforcé les solidarités. Comment contribuer à ce
> que ces
> capacités collectives constituent les fondements d'actions collectives
> pour
> lutter sur la durée contre ces politiques ?
>
> Il y a urgence à trouver d'autres modes de dialogue politique avec les
> jeunes et
> avec l'ensemble des adultes pour créer des formes de lutte plus actives
> par
> rapport à ces politiques.
>
>
> ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~
> Comment la télévision, en particulier les journaux télévisés,
> ont contribué à la diffusion de la révolte ?
> ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~
>
> La révolte initiale est née à Clichy-sous-Bois en Seine Saint-Denis puis
> s'est
> étendue à plus de deux cent villes en France, en particulier des petites
> villes
> moyennes. Ceci ne doit rien au hasard. Aujourd'hui nombre de jeunes de ces
> villes cumulent à la fois l'exclusion urbaine due à leur localisation
> périphérique et l'exclusion sociale. Ils disent souvent qu'ils ne sont pas
> reconnus. A la différence, les jeunes de la banlieue proche passent à la
> télévision et font l'objet de représentations visibles même si elles sont
> stigmatisantes.
>
> Dans cette dynamique, exister par l'image télévisuelle constitue un enjeu.
> C'est
> une façon d'exprimer son existence par la rage et la révolte. Des
> discussions
> avec ces jeunes ont souvent montré qu'ils y ont un plaisir immédiat et que
> celui-ci est de très courte durée...
>
> Tous les adolescents, quels que soient leurs milieux sociaux, ont besoin
> d'exister par rapport à leurs proches mais aussi par rapport à la société.
> C'est le moment de leur vie où ils prennent position par rapport au monde
> social et politique. Quand on est en échec scolaire, qu'il est difficile
> d'imaginer l'avenir, que les parents ne sont pas à même de vous inscrire
> dans
> le champ social, exister à la télévision devient un enjeu. L'exercice de
> la
> violence est une des façons de se faire connaître. Pour autant nombre de
> jeunes
> ne se reconnaissent pas dans cette image. C'est à la fois eux et pas eux.
> L'exercice de violences immédiates les inscrit dans une jouissance qui ne
> leur
> confère ni valeur, ni reconnaissance d'eux-mêmes. En cela il existe un
> chemin
> entre ces violences et leur inscription politique.
>
> La télévision en condensant ces images de violence, d'incendies,
> d'affrontements
> et en les diffusant au-delà des frontières ne peut que contribuer à
> renforcer
> ces processus. Internet, au travers des blogs de jeunes qui montrent et
> commentent des images des incendies, contribue aussi la médiatisation de
> ces
> révoltes. Comment faire une télévision qui permette à ces jeunes, à leur
> famille d'exister autrement dans les valeurs de solidarité et d'invention,
> sans
> idéaliser les réalités qu'ils vivent ?
>
>
> ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~
> Qui sont ces jeunes qui ont été impliqués
> et acteurs de cette révolte ?
> ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~
>
> Les données actuelles et nos observations montrent qu'il s'agit bien d'une
> révolte immédiate et prévisible mais non organisée. La plupart de ces
> jeunes
> sont des adolescents, garçons, entre 14 et 20 ans. Beaucoup d'entre eux
> sont
> scolarisés. La plupart, en dépit des déclarations du Ministre de
> l'Intérieur,
> n'ont aucun casier judiciaire. Toutes les interprétations disant que cette
> révolte est organisée par les réseaux de dealers et de mafias ou par des
> réseaux religieux musulmans, sont fausses. Ceci ne signifie pas que des
> jeunes
> impliqués dans des trafics ou proches de réseaux religieux n'aient pas été
> acteurs de ces événements, mais il n'y a pas eu d'organisations
> téléguidées de
> l'extérieur. Dans cette révolte, l'enjeu premier était " d'en être ",
> d'affronter la police, de mettre le feu et de devenir acteur sur la scène
> audiovisuelle.
>
> Ce mouvement non organisé n'a pas de revendications immédiates, mais il
> n'est
> pas sans résonance politique. C'est une révolte politique sans un accès
> direct
> au langage de la société et à des formes d'organisation collective... Cela
> correspond à des formes d'organisation et des façons de s'exprimer que
> nous
> connaissons bien dans la culture quotidienne des jeunes, enfermés dans ces
> cités... Aujourd'hui environ 2500 jeunes font l'objet de mesures
> judiciaires.
> Les tribunaux par la procédure de traitement en temps direct ont pris de
> façon
> massive des décisions graves dans des délais très courts. De nombreux
> jeunes
> ont aujourd'hui un casier judiciaire et certains feront l'expérience de la
> prison. Nous pouvons penser que leur avenir sera fortement influencé par
> ces
> décisions. Comment les accompagner, eux et leur famille ? L'enjeu est
> essentiel
> tant pour les institutions que pour le mouvement social. Il serait dommage
> de
> laisser les réseaux religieux se saisir seuls d'un tel enjeu qui concerne
> directement l'exercice de la démocratie et de la citoyenneté.
>
>
> ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~
> Pourquoi les jeunes ont-ils exercé des violences
> et des incendies au plus près de chez eux
> et non dans les quartiers des plus riches ?
> ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~
>
> Les adolescents de ces quartiers vivent un processus d'enfermement. En
> sortir
> suppose une confrontation à l'extérieur difficile pour eux. Ils ne peuvent
> aujourd'hui s'appuyer sur des formes d'organisation qui le permettent.
> Brûler
> les écoles ou les gymnases sont des attaques à la fois contre les
> institutions
> et contre eux-mêmes. Ces actes ont une portée autodestructrice mais
> permettent
> d'exister par rapport à l'extérieur dans une image de soi qui fait peur
> aux
> autres. Brûler les voitures est un acte simple et rapide qui est source de
> représentation et de jouissance immédiate.
>
> Tenir compte de cette dimension autodestructrice permettrait de reprendre
> le
> débat avec ces jeunes. Le passage à des revendications et à des formes
> d'organisation suppose d'autres modes de présence et de dialogue. C'est un
> chantier pour les forces politiques de gauche.
>
> Pourquoi les parents n'ont-ils pas pu s'opposer à la participation de
> leurs
> enfants à ces événements ? Sont-ils " démissionnaires " ? Sont-ils "
> débordés "
> ?
>
> Face aux difficultés d'avoir un avenir pour leurs enfants, face aux
> conditions
> de vie quotidiennes, aux conditions de travail et d'habitat, les parents
> éprouvent au quotidien de grandes difficultés pour exercer leur autorité
> par
> rapport à la socialisation des enfants. Pour autant, nombre d'entre eux
> sont
> très présents et s'efforcent de transformer ces difficultés. Nombre de
> frères
> et sours y contribuent. Il est donc simplificateur de désigner globalement
> les
> parents comme démissionnaires. Confrontés aux même situations, nombre
> d'entre
> nous serions en difficulté. La question posée est celle du dialogue et du
> soutien à apporter à ces parents tout en reconnaissant leurs ressources,
> leurs
> capacités d'initiative et leur désir d'être des parents actifs et
> responsables.
>
> Les débats menés à l'issue de ces révoltes montrent que nombre de parents
> sont
> ambivalents par rapport aux actes de leurs enfants. Ils condamnent ces
> conduites mais sont eux-mêmes révoltés par les situations vécues par leurs
> enfants. D'une certaine façon, ils comprennent ces révoltes. Plus nous
> condamnerons ces parents sans comprendre ce qu'ils vivent, moins nous
> pourrons
> être solidaires de leur destin et de celui de leurs enfants. C'est aussi
> un
> enjeu de solidarité politique.
>
>
>
> ___________________________________________________
> 2. Eléments d'analyse sur cette révolte
> ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~
>
> Cette révolte n'est pas une surprise. Le malaise des jeunes vivant dans
> ces
> quartiers et le refus de la société adulte à leur accorder une place ne
> sont
> pas nouveaux. Les raisons structurelles du chômage, de la précarisation,
> de
> l'habitat ne suffisent pourtant pas à expliquer la révolte de cette
> jeunesse.
>
> La revendication des jeunes à être reconnus dans leur histoire et leur
> identité
> est d'autant plus importante que l'histoire de leurs parents s'éloigne. Le
> dialogue, la place symbolique et concrète de ces jeunes dans notre société
> représente un enjeu central pour la démocratie. Soutenir leur affirmation
> identitaire permet de lutter contre leur enfermement dans une catégorie
> simplificatrice telle que celle de musulman. Des recherches montrent
> qu'aujourd'hui ces jeunes s'identifient à la fois à l'espace local mais
> aussi à
> l'espace national et international. Plus ils peuvent exercer concrètement
> leur
> rôle d'acteur social et politique et plus ils peuvent se reconnaître comme
> citoyen de notre société.
>
> Or le seul travail sur les inégalités socio-économiques ne peut répondre à
> un
> tel enjeu. Ce travail, bien sûr indispensable, doit être relié à la
> reconnaissance des enjeux spécifiques de ces jeunes dont les parents sont
> venus
> d'Afrique noire, du Maghreb ou d'ailleurs, pour faire vivre l'industrie
> française.
>
> De plus certains jeunes en rupture d'une inscription sociale
> institutionnelle
> s'inscrivent dans des modes de vie immédiats où la toxicomanie et la
> survie par
> les trafics joue un rôle important. Face à la dégradation que représentent
> de
> telles situations, certains jeunes adhérent à des courants religieux
> islamiques
> et trouvent là une morale et des possibilités d'identification. Les
> rapports à
> l'islam sont cependant multiples. Il est important de les comprendre et de
> ne
> pas les caricaturer. Or, de plus en plus souvent, ces jeunes sont
> stigmatisés
> en tant que musulman. Cette assignation à une seule identité risque de
> renforcer les ruptures. Aujourd'hui, dans notre société moderne et
> démocratique, les personnes se construisent de façon active en référence à
> des
> identités multiples. Ce jeu sur les identités multiples permet d'éviter
> les
> ruptures violentes et les assignations et d'affirmer son existence
> sociale, si
> besoin au travers du conflit. Ainsi un jeune issu de l'immigration peut se
> reconnaître comme français par l'appartenance nationale, comme musulman
> par la
> religion et comme enfant d'algérien par son histoire familiale...
> L'essentiel
> est qu'il invente lui-même sa propre combinaison, en fonction de sa
> personnalité. C'est cet acquis d'autonomie qu'il nous faut aujourd'hui
> défendre.
>
> Parallèlement des conditions socio-économiques et politiques expliquent
> aussi
> cette révolte.
>
>
>
> ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~
> 2.1. Le renforcement de la ségrégation
>     et les changements des politiques urbaines
> ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~
>
> Cette révolte se nourrit de la dégradation des conditions de vie des
> habitants
> des quartiers. Celle-ci ne peut uniquement être attribuée aux méfaits de
> la
> politique gouvernementale depuis 2002. Le creusement des inégalités entre
> les
> populations de ces quartiers et le reste de la population française n'est
> pas
> récent même s'il tend à s'accentuer. Dans ces quartiers populaires, les
> effets
> du libéralisme -désindustrialisation, augmentation des taux de chômage,
> précarisation du rapport à l'emploi- sont particulièrement forts et
> dépassent
> la seule sphère économique. Dans ces quartiers populaires, c'est toute la
> culture ouvrière autrefois dominante qui s'est désagrégée. Les collectifs
> auparavant adossés sur le partage de valeurs et de pratiques communes se
> fragilisent : les solidarités professionnelles et syndicales, les réseaux
> familiaux, les solidarités de voisinage se fissurent. Pourtant la
> politique
> mise en place par le gouvernement depuis 2002 a constitué une rupture.
> Elle a
> cassé les outils et dispositifs de régulation et de remédiation existants
> dans
> les quartiers. Elle a remis en cause les modalités de contractualisation
> entre
> l'Etat et les collectivités locales.
>
> Les difficultés d'accès à l'emploi, la précarisation du rapport au travail
> sont
> patents dans ces quartiers. Leurs habitants sont, plus que les autres
> français,
> touchés par le chômage. En 2004, le chômage y était de 20,7%, soit le
> double de
> la moyenne nationale. Le fait d'être jeune, immigré ou femme accroît les
> risques de chômage dans des proportions inquiétantes. 36% des garçons et
> 40%
> des filles actifs entre 15 et 25 ans y sont au chômage. De plus la
> précarisation s'accroît avec une multiplication des situations
> intermédiaires
> entre le chômage et l'emploi. La décision de supprimer les emplois aidés,
> tels
> que les emplois jeunes, a amplifié les difficultés et contribué à
> fragiliser
> les structures notamment associatives qui en bénéficiaient.
>
> Dans ce contexte, l'école contribue à la reproduction des inégalités. La
> ségrégation -entendue comme concentration de populations de même catégorie
> sociale- y est encore plus marquée que dans le quartier. Les familles qui
> "
> s'en sortent " peuvent accepter de vivre dans un quartier dévalorisé en
> attendant mieux, mais rares sont celles qui acceptent de scolariser leurs
> enfants dans un établissement dévalorisé. La carte scolaire est
> fréquemment
> détournée par les ménages qui ont le plus de ressources socio-économiques.
> Malgré les politiques de discrimination positives mises en place en
> matière
> scolaire, les établissements scolaires de ces quartiers accueillent les
> enseignants les plus jeunes et les plus inexpérimentés. Dans ces quartiers
> plus
> qu'ailleurs, les habitants se heurtent à la panne de l'ascenseur social et
> aux
> limites du système éducatif.
>
> Parallèlement la ségrégation s'accroît. Elle se manifeste d'abord par le
> regroupement des populations les plus aisées dans les mêmes territoires.
> Ce
> sont en effet les catégories sociales les plus favorisées qui sont les
> plus
> ségrégées. A contrario les territoires les plus pauvres accueillent de
> plus en
> plus de ménages défavorisés, souvent d'origine étrangère. Les inégalités
> de
> ressources entre communes, principalement liées aux différences d'accès à
> la
> taxe professionnelle, restent très importantes et renforcent ces processus
> ségrégatifs. Ce sont en effet généralement les communes dont les
> ressources
> fiscales sont les plus modestes qui cumulent les charges les plus élevées,
> en
> raison de l'importance du parc locatif social et de la part importante de
> ménages défavorisés bénéficiaires des aides sociales. Pour ces communes la
> solution est de compenser ces manques à gagner soit par des taux
> d'imposition
> plus élevés, soit par un niveau moindre de services aux populations ce
> qui,
> dans tous les cas, pénalisent les ménages modestes. Les politiques
> publiques
> mises en place pour lutter ces processus ségrégatifs (quota minimal
> obligatoire
> de 20% de logements sociaux dans le cadre de la loi SRU, mécanismes de
> péréquation fiscale, solidarité fiscale au travers de l'intercommunalité)
> sont
> intéressantes mais ne parviennent pas à inverser les tendances
> structurelles.
> Elles ne sont pas suffisamment soutenues par les gouvernements. La loi SRU
> peut
> être " détournée " par des Maires de communes aisées qui revendiquent de
> payer
> une amende plutôt que de construire du logement social chez eux. Les
> intercommunalités sont trop souvent " de circonstance ", regroupant des
> communes de niveaux de ressources équivalents. La réforme fiscale allant
> dans
> le sens d'une meilleure péréquation des ressources entre communes se fait
> toujours attendre.
>
> Dans ce contexte, la mise en ouvre du Programme National de Rénovation
> Urbaine
> (PNRU) issu de la loi Borloo (1er août 2003) introduit une rupture par
> rapport
> à la période antérieure et suscite des interrogations. L'objectif du PNRU
> est
> d'afficher des résultats quantitatifs en matière de démolitions de
> logements
> (200 000), de reconstructions (200 000) et de réhabilitations (200 000).
> L'enjeu est d'introduire davantage de mixité sociale en attirant les
> catégories
> intermédiaires et en luttant contre la concentration des ménages les plus
> défavorisés. Cela passe par un changement d'image du quartier et par la
> constitution d'une offre d'habitat diversifiée (accession, logement privé,
> pavillonnaire...). Quelles que soient leurs aspirations aux changements,
> les
> habitants des quartiers concernés regardent ces projets avec inquiétude :
> inquiétudes face aux démolitions, aux relogements et aux augmentations de
> loyers qu'elles entraînent et face à l'avenir du quartier et de ses
> populations
> modestes. S'il est trop tôt pour tirer un bilan de ces projets de
> rénovation
> urbaine, on peut d'ores et déjà souligner qu'ils sont élaborés et mis en
> ouvre
> de façon technocratique, sans que les habitants ne soient consultés. Dans
> le
> discours et les représentations, dévalorisation du quartier, trop souvent
> vu
> comme un lieu pathogène, sans vie, ni passé, et de ses habitants vont de
> pair.
>
> Il faut aussi évoquer les restrictions liées au recul des financements de
> fonctionnement émanant de l'Etat dans le cadre de la politique de la
> ville.
> Celles-ci ont, depuis 2 ans, touché de plein fouet le secteur associatif
> dans
> ces quartiers. Ainsi de nombreuses associations qui, depuis des années,
> développaient des actions de solidarité, d'accès au droit, de médiation et
> d'aide à l'intégration des familles immigrées se sont vues précariser,
> voir
> remises en cause dans leur action. Plus largement, c'est tout le travail
> d'associations locales qui a pâti des restrictions budgétaires et du choix
> stratégique d'orienter les financements vers l'urbain et l'investissement
> au
> détriment du fonctionnement et de l'aide sociale. Les déclarations du
> Premier
> Ministre, D. de Villepin, reconnaissant que c'était une erreur et
> réinjectant
> 100 millions d'euros en subventions des associations, n'annule pas la
> tendance
> de fond au désengagement de l'Etat du social.
>
>
> ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~
> 2.2. Le durcissement de la politique d'immigration
>     et les lois sécuritaires
> ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~
>
> La politique d'immigration tend aussi à fragiliser les habitants de ces
> quartiers. Les étrangers, qui y sont plus nombreux qu'ailleurs, subissent
> de
> plein fouet les conséquences des décisions récentes touchant au
> durcissement
> des conditions d'accès à la nationalité française, aux titres de séjours,
> à la
> fermeture des frontières et aux restrictions des droits des étrangers.
> Loin de
> contribuer à une baisse réelle des flux migratoires, ces mesures
> répressives
> contribuent à augmenter le nombre d'immigrés en situation irrégulière et à
> invisibiliser et fragiliser les étrangers et leurs familles. Ces décisions
> marginalisent et hypothèquent l'avenir d'une partie de la population,
> particulièrement nombreuse dans ces quartiers, les rapports de ces
> familles
> avec leurs pays d'origine, ainsi que le développement de ces derniers.
>
> Les lois sécuritaires et l'appel à la tolérance zéro produisent aussi des
> effets
> délétères dans ces quartiers. Outre le fait qu'elles déplacent l'attention
> des
> problèmes réels (chômage, discriminations, précarisation, sentiment
> d'insécurité...) sur la peur du petit délinquant et sur un mauvais objet "
> le
> jeune arabo-musulman des cités ", elle contribue à élargir la sphère de ce
> qui
> est pénalisé englobant dans cette définition des pratiques propres aux
> jeunes
> des quartiers populaires, telles que le rassemblement dans les halls
> d'entrée.
> Cette mesure stigmatisante est inapplicable et inefficace. Elle renforce
> l'opposition entre les jeunes et les adultes. Elle fait croire qu'il
> existe des
> solutions simples fondées sur la seule répression. Eviter les gênes liés à
> ce
> type de rassemblement suppose au contraire une politique fondée sur le
> dialogue
> entre générations et entre habitants et institutions, sur la médiation,
> sur
> l'ouverture de lieux adaptés pour accueillir ces jeunes..., c'est à dire
> l'exact contraire de ce qui se fait depuis deux ans au travers de la
> baisse des
> crédits aux associations ou de la décrédibilisation systématique des
> professionnels de la médiation. De façon mécanique les lois sécuritaires
> Perben
> 1 et 2, la " pression de la statistique " et la nécessité d'un affichage
> de
> résultats en matière pénale ont contribué à augmenter la pression exercée
> par
> l'institution policière sur les jeunes de ces quartiers populaires. La
> multiplication des contrôles d'identité, particulièrement à destination
> des
> jeunes immigrés, en est l'illustration la plus évidente.
>
> La justice n'échappe pas à ces changements et participe, elle aussi, de la
> chaîne pénale mise en place par le Ministre de l'Intérieur dans l'objectif
> de
> rationaliser et d'accroître l'efficacité de l'institution judiciaire.
> Concrètement cela signifie produire davantage de condamnations pénales
> (plus de
> 1 million par an dont 380 000 peines correctionnelles) en allant le plus
> vite
> possible, selon la méthode du " traitement en temps réel ". Les jeunes des
> quartiers populaires sont les premiers concernés par ces changements :
> parce
> qu'ils sont plus nombreux que les autres jeunes à être emprisonnés, parce
> qu'ils subissent plus que d'autres le remplacement de l'individualisation
> de la
> peine par l'application de barèmes standardisés et de plus en plus
> répressifs,
> ainsi que l'abandon de l'objectif de réinsertion sociale du délinquant au
> profit d'une vision déshumanisée qui assigne définitivement le délinquant
> à son
> statut.
>
>
> ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~
> 2.3. Le renforcement des discriminations
> ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~
>
> Actuellement, les discriminations sont particulièrement fortes et
> concernent
> différents domaines : emploi, formation, logement, contrôle policier...
> Contrairement à certaines idées reçues, elle touche à la fois les filles
> et les
> garçons. Si les filles n'ont été en première ligne dans ces révoltes,
> elles sont
> néanmoins profondément mobilisées sur ces questions et retrouvent des
> solidarités avec les jeunes garçons sur ces thèmes. Certaines expliquent
> comment, face à la discrimination, elles ont retrouvé dans l'appartenance
> à
> l'Islam une dignité et des sentiments d'appartenance.
>
> Au même niveau d'études, les jeunes issus de l'immigration, le plus
> souvent de
> nationalité française, ne trouvent pas de travail correspondant à leur
> niveau
> de qualification. Cette discrimination crée des ruptures radicales avec la
> société car les familles ont souvent fait des efforts importants pour
> soutenir
> leurs enfants à l'école. D'autre part ces jeunes adultes diplômés et sans
> travail ne sont plus crédibles pour ceux qui sont scolarisés au collège ou
> au
> lycée. Ils ne constituent plus une potentialité d'identification positive,
> un
> exemple d'une possibilité de sortie de la position d'exclus.
>
> Aujourd'hui de plus en plus de jeunes expriment leurs difficultés. Ils ne
> se
> sentent pas acceptés ni dans leur pays d'origine, ni en France.
> Potentiellement
> ils sont " sans terre ". Ce processus, ainsi qu e les échos de l'histoire
> coloniale les incite à s'identifier aux Palestiniens. Cette question est à
> prendre au sérieux et à traiter dans toute sa complexité.
>
>
> __________________________________
>
> 3. Enjeux et propositions
> ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~
>
> Il est urgent de comprendre ce qui s'est passé au travers de cette
> révolte. Il
> est tout aussi indispensable d'en parler avec toutes les générations. Les
> nombreux débats menés dans les villes concernées sont essentiels. Ils
> expriment
> à la fois la solidarité avec ces jeunes, la révolte potentielle des
> adultes et
> la nécessité de construire des alternatives politiques à celles proposées
> aujourd'hui.
>
> Dès maintenant il est urgent de s'organiser pour maintenir un travail
> collectif,
> pour lutter contre ces politiques et soutenir les jeunes qui font
> aujourd'hui
> l'objet de mesures judiciaires et de peines d'emprisonnement. Il serait
> important que ces collectifs ne soient pas seulement constitués par les
> acteurs
> locaux mais qu'un travail puisse être mené en lien avec d'autres
> associations et
> acteurs tels que les syndicats et les partis politiques.
>
> Différents enjeux peuvent être identifiés.
>
>
> ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~
> 3.1. Renforcer les appartenances populaires
> pour rompre avec la tentation populiste
> ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~
>
> Les destructions par incendies de voitures et de bâtiments publics et
> privés
> renforcent les sentiments de peur et les discours de rejet vis-à-vis de
> leurs
> auteurs.
>
> Ces réactions d'hostilité sont alimentées par de multiples discours,
> parfois au
> plus haut niveau de l'Etat. Ces discours ne peuvent du fait même de leur
> récurrence être des maladresses. Certains responsables politiques visent à
> gagner des voix sur l'électorat du Front National.
>
> Ces positions conduisent à exacerber les réactions des jeunes qui y
> répondent
> violemment. Elles alimentent un cercle vicieux dans lequel les jeunes
> risquent
> d'être pris au piège en s'identifiant aux discours qui les désignent
> négativement. Elles contribuent aussi à exacerber les émotions et les "
> désirs
> d'en découdre " des populations en faisant entendre que chacun est une
> victime
> potentielle et doit avoir peur des jeunes de banlieue.
>
> Les risques sont nombreux : rejet des institutions, accentuation des
> divisions
> au sein des milieux populaires, voir désignation d'un ennemi interne au
> quartier qu'il faudrait éradiquer.
>
> Malgré ces risques, les mobilisations collectives dans les villes ont
> montré
> l'existence de solidarités entre les élus locaux, les militants
> associatifs et
> une partie des habitants. Les collectifs d'habitants cherchant
> l'affrontement
> direct avec les jeunes ont été très peu nombreux. Il est cependant
> nécessaire
> d'exercer une grande vigilance à ce propos car il existe un vrai risque de
> dérive populiste et xénophobe.
>
> L'histoire nous indique que les aspirations populistes sont à prendre très
> au
> sérieux car elles peuvent conduire à la mise en cause d'acquis
> démocratiques et
> à l'instauration de régimes d'exception. Renforcer la démocratie et la
> crédibilité des institutions en endiguant leur instrumentalisation
> populiste
> constitue aujourd'hui un enjeu majeur pour redonner une chance au conflit
> social. Sinon le risque est grand de voir la violence légitimer la
> violence
> dans un cercle vicieux où la démocratie se perdra.
>
>
> ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~
> 3.2. Lier la révolte des jeunes au mouvement social
> ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~
>
> Cette révolte a partie liée avec le mouvement social. Pourtant le lien
> n'est pas
> établi.
>
> La révolte des jeunes exprime aussi une profonde solitude. Le mouvement
> lycéen
> de 2004 n'est pas sans lien avec cette révolte. Les jeunes inscris dans ce
> mouvement, qui a été fortement réprimé, n'y ont pas trouvé de débouchés
> dans un
> conflit social. A l'intérieur du mouvement lycéen, la place des jeunes
> issus des
> quartiers populaires n'a pas été évidente. Il a existé des conflits à
> l'intérieur du mouvement lycéen qui n'ont pas été élaborés.
>
> Dans ce contexte en quoi les révoltes des dernières semaines
> expriment-elles un
> repli des jeunes au sein des quartiers populaires ? Comment reprendre le
> dialogue avec ces jeunes, à partir de leurs modes d'expression, pour aller
> vers
> plus de conscience politique ? Des travaux de recherche montrent que ces
> jeunes
> ne sont pas hors des enjeux politiques mais qu'ils ont très peu de lieux
> pour
> les traduire dans une expérience concrète. Le mouvement social et ses
> structures portent une responsabilité à ce propos. Il existe des
> potentialités
> pour que les jeunes deviennent des acteurs politiques. Cela suppose à la
> fois
> des lieux de dialogue, la reconnaissance de leurs propres enjeux et la
> construction avec eux de combats collectifs.
>
> Les acquis des professionnels impliqués dans la mise en ouvre des
> politiques
> publiques des villes ces dernières années constituent des potentialités
> pour le
> mouvement social. Il est important de faire le lien entre ce travail local
> et
> quotidien et la définition des enjeux et des pratiques du mouvement
> social.
>
>
>
> ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~
> 3.3. Faire le lien entre la lutte contre les inégalités sociales
> et la reconnaissance des identités
> ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~
>
> Aujourd'hui il existe une forte concurrence entre les systèmes de valeurs
> et les
> manières de penser le monde. Les valeurs d'égalité, de liberté et de
> solidarité
> sont mises en cause par la promotion de valeurs profondément liées au
> libéralisme : compétitivité, individualisme, efficacité. Les valeurs des
> jeunes
> et leurs conduites ont partie liées avec l'affirmation de ces valeurs
> qu'ils
> agissent souvent de façon paradoxale. Ils peuvent en même temps dire
> qu'ils
> sont solidaires et affirmer que l'on ne peut s'en sortir que par soi-même.
> Dépasser ces paradoxes suppose de pouvoir faire l'exercice de son
> potentiel
> d'acteur social et politique et des responsabilités que cela confère. Ceci
> suppose que ces jeunes puissent faire la preuve qu'ils peuvent influencer
> le
> devenir de la société.
>
> Aujourd'hui nombre d'entre eux expriment en même temps des sentiments
> d'injustice, d'humiliation et de non-reconnaissance. Ils associent
> étroitement
> l'injustice sociale et la non-reconnaissance de leurs identités
> personnelles et
> familiales (absence de lieu de prière décent ou de cimetière musulman dans
> des
> villes où l'immigration est forte et ancienne, non-reconnaissance de leur
> histoire dans les manuels scolaires...). Il est donc important que ces
> jeunes
> et leurs familles puissent revendiquer leurs appartenances et leurs
> identités
> au travers des luttes sociales.
>
> Ainsi la lutte contre les discriminations constitue un enjeu majeur dont
> il ne
> faudrait pas laisser le monopole à la droite, notamment à Messieurs Borloo
> et
> Sarkozy. Nombre de ceux qui ont aujourd'hui la quarantaine et qui sont
> issus de
> l'immigration maghrébine, qui ont été déçus par les politiques de gauche
> se
> tournent, dans une recherche d'exercice du pouvoir, vers l'UMP. Il serait
> dommage que les forces de gauche et le mouvement social laissent à ce seul
> parti le traitement d'un tel enjeu.
>
> Pour ce faire, il est important de faire le lien entre l'injustice sociale
> et
> les  discriminations.
>
>
> ---
> Fondation Copernic-BP 32-75921 Paris cedex 19
> Tel : 06.75.25.77.76 Email : fondation.copernic@ras.eu.org
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